lundi 11 avril 2011

Les chants du silence : le réveil d'une fleur de liseron

Il me revient le souvenir  d’un matin
Tôt dans le jardin.
Le soleil se levait.
Dans la brillance de la rosée,
Une fleur de liseron
M’a interpellée.

Je me suis agenouillée
Dans l’herbe encore mouillée.
Je n’ai pas vu le temps passer.
Je l’ai accompagnée
De mon regard attentif
Dans son éclosion au jour.
Fascinée de ce labeur
Gracieux et lent.
D’abord refermée sur elle-même
Comme le poing d’une petite fée,
Et ressemblant à une étoile.
Sa corolle rosée doucement
Alors s’est déployée
Défroissée dans le souffle
Tiède du vent léger.
Je percevais, vibrant autour
Comme une dentelle bleu électrique.
Son énergie de vie sans doute.
Elle s’ouvrait, s’ouvrait,
Sous mes yeux émerveillés
Et je pensais à ces gens qui arrachent ces fleurs
Aux délicates robes, comme des parasites…
Et toujours je l’observais, époustouflée de voir
Sur une tige verte si fine
Se déployer une telle corolle.
La couleur allant au plus près de la tige
D’un vert tendre
Pour se dégrader,
Je ne sais par quelle magie
Vers le rose nacré.
Eblouie, ébahie,
Je n’osais aucun mouvement.
Mais ce fut un état de grâce
Que ne suis pas prête d’oublier.
La fleur offrait enfin son cœur
A l’astre du jour !

Je suis revenue la voir plusieurs jours de suite
Pour la remercier.
Jusqu’au moment
Ou elle a entrepris le voyage
En sens inverse.
Elle s’est fanée.
Retour à la terre-mère,
Enfantant sa descendance
En ses entrailles.
Et j’ai rendu grâce
De toute mon âme
Pour ces instants de magie
Que cette humble fleur m’a offerts.

J’aime dans le silence
Observer ces mouvements
Cette vie dans la nature.
Parfois,
Fleurs, arbres, montagnes,
Torrents, nuages,
Oiseaux, animaux,
Vous me parlez.
Je me sens alors votre invitée
C’est pourquoi je vous respecte
Et n’ose vous déranger,
Comme si les esprits de la nature
M’autorisaient à pénétrer
Leurs lieux secrets
A m’ouvrir le cœur
A la beauté
Sans cesse renouvelée
Que nous offre notre terre mère !

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